le boeuf
Le boeuf
L’envie n’épargne pas les riches,
Plus ils en ont, plus ils aimeraient en avoir.
Au royaume de basse cour
Moult animaux se prélassent
De leur panse, la ceinture ne fait le tour
Qu’ils soient ânes, caïmans ou rapaces
Frappe à la porte du seigneur
Un bœuf robuste aux entournures.
Mande un quelconque labeur
Ayant rapport à la culture
Le lion perçoit son intérêt,
La circonstance joue contre lui :
Son maître-champs a pris congé !
La chance lui ôte des soucis
Le cornu engage le contrat
Pour un labour déterminé
Si la finance est tirée au plus bas
La fonction le rend motivé
Malgré des muscles avérés,
Le bovin suscite la jalousie
Des hyènes commencent à brailler
L’intrus aiguise les appétits
Agacé par tant de convoitise non justifiée
Le promu provoque alors une assemblée
« Regardez donc en votre endroit,
Vous êtes des privilégiés
Sans grands efforts, se colle le gras
Et vous osez me détester ? »
Les mots lancés n’ont pas d’oreille,
Quand les esprits ne pensent qu’à eux
Les griefs reprirent sans pareil
Pourquoi partager avec un gueux ?
Le bœuf honora son contrat
Quitta cette hostile contrée
Enrichi d’expériences, il fut vite embauché
Laissant derrière lui ces pitoyables prélats
Don Diego le 06/06/2008