le voleur de farine
Vouloir être, sans avoir été
Au temps des vaches maigres
En le pays françois
Vivaient des villageois
Travaillant comme le Nègre
L’un d’eux, le boulanger
Malgré son dur labeur
Avait cœur à l’ouvrage
Pour acquérir le blé
Il oubliait ses heures
Son être chantait courage
Un voisin, d’une tête un peu tendre
N’observe que le résultat
L’idée n’eut point à se faire attendre
Il enfile un costume de vil scélérat
En moins de temps qu’il n’en faut,
La lune en est témoin
Il s’empare du butin
Les sacs sur le dos
Son logis n’est pas loin
Il file vers son destin
Comme le dit la chanson
Quand bien est mal acquis
Le gain n’est qu’illusion
Adieu tous les profits
L’incompétence subtile
L’homme œuvre jusqu’au matin
Songeant à sa recette
La pâte cuit au fournil
Il est dans le pétrin
Car en sort une galette
Si de tourner la pâte
Fait de vous l’artisan
Bien des mains délicates
Parleraient sans talent
Le voleur ne fit que piètre subsistance
La farine du voisin n’apporta pas la chance
Notre homme fut découvert et sévèrement puni
Quant au faiseur de pain qui n’avait que ses yeux
Aucun secours ne vint à l’aide du malchanceux
Il quitta le village qui un peu plus s’appauvrit
Si l’envie vous titille devant le vieil homme riche
Pensez à son labeur qui l’a fait transpirer
La gloire ne s’obtient nullement par la triche
Elle vous plonge au néant pour l’avoir usurpée
Don Diego le 24.06.2008